Riche en eaux minérales, et détenant certains des monuments religieux géorgiens les plus importants, ainsi la cathédrale de Nikortsminda (ou encore la surprenante synagogue d'Oni, fierté d'une des plus grandes communautés juives du Caucase), la Ratcha fut une région très touristique à l'époque soviétique, avec des stations thermales et d'altitude telles que Outséra et Chovi. Elle n'a rien perdu de son potentiel, mais la déliquescence de ses infrastructures et la dépression économique liées à la chute de l'Union Soviétique ont virtuellement stoppé le tourisme.
L'émigration est particulièrement forte dans la région, et beaucoup de villages sont quasiment vides pendant les mois d'hiver, ses habitants cherchant de meilleures conditions à Tbilissi ou à l'étranger.
En 1991, un tremblement de terre très violent a touché la région et détruit nombre de bâtiments, dont beaucoup n'ont jamais vraiment été réhabilités jusqu'à aujourd'hui. Même politiquement, la Ratcha est relativement laissée pour compte ; elle ne bénéficie pas de programmes de développement comme sa voisine la Svanétie, ses routes sont encore en piteux état, et les "Ratchvélis" se plaignent que le président Saakachvili n'y a jamais effectué de visite!
Sur le plan touristique également, ne possédant pas les "pittoresques" tours de Svanétie ou de Touchétie, ni les villages "païens" et "archaïques" de Khevsourétie, ni les facilités d'accès aux montagnes de Khévie, la Ratcha est relativement ignorée. Ses eaux, ses forêts et ses parois non moins impressionnantes qu'ailleurs dans le Caucase (le cirque de Chovi est spectaculaire) sont pourtant autant d'atouts qui pourraient en faire une région de premier plan, d'autant plus qu'elle est sûre, calme et paisible.
Étrange délaissement, car la Ratcha est sans doute la plus "géorgienne" des régions du Grand Caucase, et l'une des plus stables, sans troubles ethniques ni banditisme. De plus, elle est chantée comme l'une des parties les plus fondatrices de la nation géorgienne. Son vin, dans le district d'Ambrolaouri, est le plus réputé de Géorgie après celui de Kakhétie, et constitue d'ailleurs l'unique réelle source de revenus de la région.
Pendant à cette la situation : la Ratcha est restée très rurale, presque vierge de constructions modernes, et possède une nature fascinante et sauvage, des paysages riants ainsi qu'une culture tranquillement montagnarde, autant d'attraits pour le visiteur...
Photos : Nicolas Landru. Plus de clichés :
"Racha, the High Rioni Valley" -
http://www.flickr.com/photos/caucasuslandru/sets/72157623837261198/