mardi 20 avril 2010

Ratcha, pays de l'eau au coeur du Caucase

Chovi

La Ratcha est l'une des régions principales du Grand Caucase de Géorgie ; elle s'étend sur la vallée du haut Rioni et ses affluents. Le fleuve principal de Géorgie occidentale, lié au mythe de Jason et de la toison d'or, y prend sa source.

Rioni

Riche en eaux minérales, et détenant certains des monuments religieux géorgiens les plus importants, ainsi la cathédrale de Nikortsminda (ou encore la surprenante synagogue d'Oni, fierté d'une des plus grandes communautés juives du Caucase), la Ratcha fut une région très touristique à l'époque soviétique, avec des stations thermales et d'altitude telles que Outséra et Chovi. Elle n'a rien perdu de son potentiel, mais la déliquescence de ses infrastructures et la dépression économique liées à la chute de l'Union Soviétique ont virtuellement stoppé le tourisme.

Synagogue d'Oni

L'émigration est particulièrement forte dans la région, et beaucoup de villages sont quasiment vides pendant les mois d'hiver, ses habitants cherchant de meilleures conditions à Tbilissi ou à l'étranger.

Pâques à Jachkva

En 1991, un tremblement de terre très violent a touché la région et détruit nombre de bâtiments, dont beaucoup n'ont jamais vraiment été réhabilités jusqu'à aujourd'hui. Même politiquement, la Ratcha est relativement laissée pour compte ; elle ne bénéficie pas de programmes de développement comme sa voisine la Svanétie, ses routes sont encore en piteux état, et les "Ratchvélis" se plaignent que le président Saakachvili n'y a jamais effectué de visite!


Rue à Oni

Sur le plan touristique également, ne possédant pas les "pittoresques" tours de Svanétie ou de Touchétie, ni les villages "païens" et "archaïques" de Khevsourétie, ni les facilités d'accès aux montagnes de Khévie, la Ratcha est relativement ignorée. Ses eaux, ses forêts et ses parois non moins impressionnantes qu'ailleurs dans le Caucase (le cirque de Chovi est spectaculaire) sont pourtant autant d'atouts qui pourraient en faire une région de premier plan, d'autant plus qu'elle est sûre, calme et paisible.

Jachkva

Étrange délaissement, car la Ratcha est sans doute la plus "géorgienne" des régions du Grand Caucase, et l'une des plus stables, sans troubles ethniques ni banditisme. De plus, elle est chantée comme l'une des parties les plus fondatrices de la nation géorgienne. Son vin, dans le district d'Ambrolaouri, est le plus réputé de Géorgie après celui de Kakhétie, et constitue d'ailleurs l'unique réelle source de revenus de la région.

Ambrolauri, région viticole

Pendant à cette la situation : la Ratcha est restée très rurale, presque vierge de constructions modernes, et possède une nature fascinante et sauvage, des paysages riants ainsi qu'une culture tranquillement montagnarde, autant d'attraits pour le visiteur...

Sommet de Ratcha, près de Chovi

Photos : Nicolas Landru. Plus de clichés :
"Racha, the High Rioni Valley" -
http://www.flickr.com/photos/caucasuslandru/sets/72157623837261198/




vendredi 9 avril 2010

21ème comémoration du massacre du 9 avril 1989 à Tbilissi


Il y a 21 ans, l'armée soviétique tirait sur les manifestants Géorgiens réclamant l'indépendance, sur l'Avenue Roustavéli en plein centre de Tbilissi.

Depuis l'indépendance du pays, cette date, fête nationale est symbole de la liberté géorgienne. Chaque année, nombreux sont ceux qui viennent se recueillir devant le parlement sur l'Avenue Roustavéli, là où eut lieu le massacre.

Ils viennent brûler un cierge en mémoire des disparus.
Les plus grandes figures politiques du pays s'y rendent, à partir du 8 avril au soir, jusqu'à l'heure du massacre, 4 heures du matin, puis toute la journée.

Ci-dessus une jeune membre du parti Républicain, et dans la séquence ci-dessous, Guiorgui Gamsakhourdia, fils du premier président du pays, figure de l'indépendance, Zviad.





Photo et vidéo : Nicolas Landru