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Table ronde à Nantes : Géorgie 8 mois après la guerre, état des lieux
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mardi 19 mai 2009
Manifestations d’avril en Géorgie : ni révolution, ni évolution
Par Nicolas LANDRU
Articles paru dans Caucaz.com le 17/04/09
Le 9 avril, jour de deuil national hautement symbolique en Géorgie, avait été annoncé par l’hétéroclite opposition politique comme point de départ d’une nouvelle course à la mobilisation populaire contre le régime du président Mikhaïl Saakachvili. Le but avoué d’une majorité de ces forces politiques était d’amener la rue à faire partir ce président qu’elle considère comme illégitime. Affaiblis par la perte des élections présidentielle et parlementaires de 2008, devenus muets pendant la guerre éclair d’août 2008 avec la Russie, les partis d’opposition ont tenu leur promesse et, depuis plus d’une semaine, investissent la rue. Mais le souffle battant de l’hiver 2007-2008 ne semble pas être au rendez-vous. Le gouvernement a changé de ton et prône le dialogue. Une stratégie qui ne convient guère à un mouvement qui parvient mal à remobiliser les foules à Tbilissi.
Un difficile après-guerre pour l’opposition
La guerre a mal masqué le profond dysfonctionnement de l’équilibre majorité-opposition mis à mal par un perpétuel dialogue de sourds, l’utilisation de méthodes radicales et un contournement de la voie institutionnelle des deux côtés. Elle avait pourtant brusquement détourné l’attention publique, tant en Géorgie que pour le public international, d’une période dense en évènements aussi préoccupants que manifestations longues et massives, répression policière, état d’urgence, élection présidentielle anticipée, flous sur la légitimité des scrutins, instabilité et réversibilité des coalitions d’opposition.
Ce n’est que fin septembre 2008 que les leaders d’opposition avaient de nouveau élevé la voix, pointant cette fois la responsabilité du président Saakachvili dans l’avènement de la guerre et la victoire russe. Mais la vague de mécontentement populaire sur laquelle elle avait surfé s’est vite dissipée après le choc de la confrontation militaire. Une rupture dans la logique des partis anti-Saakachvili avait aussi été entamée : les thèmes de la falsification des élections et des violations des droits civiques par les autorités pendant les manifestations de novembre 2007 et les campagnes électorales, clés de voûte du discours de l’opposition avant-guerre, ont été quasiment abandonnés.
C’est que la guerre a été un traumatisme pour le pays. Outre le défi de l’urgence humanitaire face à la vague de réfugiés, ceux de la reconstruction des infrastructures détruites et d’une réorientation vis-à-vis d’une Abkhazie et d’une Ossétie du Sud désormais entièrement coupées de la Géorgie, ou ceux du constat d’une armée sévèrement atteinte et d’une Russie plus que jamais menaçante, doublés de la crise économique mondiale qui n’épargne pas la Géorgie, l’atmosphère politique s’est tendue d’un cran de plus.
L’opposition n’a que lentement reconstitué son discours contre le régime. La remise en place d’une alliance en bloc de ses divers composants a été difficile, tout comme la mise au point d’un nouvel agenda. Dans celui-ci, le mouvement contestataire espérait faire du 9 avril, jour de la commémoration de la répression des manifestations pacifiques de 1989 par l’armée rouge, le départ d’une nouvelle colère populaire à Tbilissi.
Une mobilisation peu endurante
Le 9 avril, après avoir célébré la mémoire des vingt victimes de la répression de 1989 aux côtés du président Saakachvili, les leaders de l’opposition avaient, d’après divers observateurs extérieurs, rassemblé quelque 50.000 personnes devant le Parlement géorgien pour réclamer la démission de Saakachvili. Ce chiffre représente environ la moitié des manifestations de janvier 2008 ayant fait suite à la réélection du président. Les contestataires déclaraient lancer un mouvement qui ne devrait prendre fin qu’avec la démission du président en place.
Le lendemain, alors que les leaders décidaient d’étendre les manifestations à différents endroits de la ville, dont le quartier d’Avlabari, autour de la résidence présidentielle, le nombre de manifestants avait décru sensiblement, certains observateurs parlant d'environ 25.000 personnes. Le 11 avril, la mobilisation s’essoufflait derechef, certains évoquant 4.000 à 6.000 personnes manifestant dans les rues de la capitale. Annonçant une pause pour le dimanche des rameaux orthodoxe, les leaders d’opposition parlaient pourtant d’une étendue du mouvement à l’ensemble de la Géorgie pour le lundi 13.
Alors que le mouvement se concentrait sur l’installation d’une trentaine de tentes autour de la résidence présidentielle, ainsi que sur un blocage de la station de télévision publique, occasionnant mardi soir la coupure d’un axe routier important, quelques centaines d’activistes font encore pression dans la rue à la veille du week-end de la pâque orthodoxe.
En contraste, les leaders parlent plus que jamais de lancer une campagne dans les provinces, généralement peu mobilisables, politiquement actives et électoralement acquises au régime en place. Après une hésitation face aux célébrations religieuses des 17 au 20 avril, les principaux leaders ont néanmoins déclaré vouloir poursuivre les manifestations à Tbilissi.
L’introuvable dialogue
Au cours de cette semaine de manifestation, une poignée d’incidents violents ont été dénoncés par l’opposition, notamment le 11 avril au soir, où selon eux une cinquantaine de personnes auraient attaqué les quartiers généraux des manifestants, détruisant notamment du matériel informatique. Le 14 avril, trois activistes de l’opposition auraient été battus par des hommes masqués en marge des campements autour de la résidence présidentielle.
Mais en dehors de ces débordements sujets à de vives controverses entre gouvernement et opposition, les autorités se sont pour l’instant contentées d’opter pour un encadrement policier des manifestations, sans donner de signes d’une escalade possible vers la répression physique. Le spectre du 7 novembre 2007, où les manifestations avaient été violemment dissoutes par les forces de l’ordre, est dans touts les esprits. Il laisse un grand point d’interrogation sur les possibles formes d’issue à ces évènements dont la rhétorique et la configuration, à l’exception, non des moindres, du nombre de manifestants, ne diffèrent guère de novembre 2007.
La suite des évènements est d’autant plus incertaine qu’aucune évolution n’est décelable dans les rapports entre opposition et gouvernement. Depuis une semaine, la même constellation qui prévaut depuis deux ans s’est une fois de plus affirmée. Le gouvernement a proposé comme compromis une mesure politique, le changement du mode d’élection du maire de Tbilissi, que l’opposition qualifie de dérisoire. L’opposition invite le président à un type de confrontation, un débat télévisé, que le gouvernement lui refuse. Le gouvernement appelle l’opposition au dialogue, mais cette dernière considère ce dernier inacceptable après l’emploi de la violence contre elle dans la soirée du 11 avril. Le gouvernement met à jour une tentative de complot orchestré par la Russie, par l’arrestation d’un « provocateur » russe, ouvrant sur une rhétorique de la trahison mettant à mal la légitimité de l’opposition politique. Laquelle se donne comme unique finalité le départ irrémédiable du président...
Ce cercle de l’absence du compromis et du dialogue, alimenté par des rhétoriques respectives qui se reposent à leur tour sur lui, s’est de nouveau installé dans la vie publique, dans les médias et dans la rue, entièrement au dehors des institutions démocratiques. Telle semble être la constante d’une relation entre gouvernement et opposition qui s’est mise en place dès la deuxième année ayant suivi la "révolution des Roses" et que pas même une guerre sur le territoire géorgien n’a enterré.
Autre question clé concernant l’issue du mouvement : les leaders d’opposition, anciens comme Levan Gatchétchiladze, David Gamkrelidze, et nouveaux tels qu’Irakli Alasania ou Nino Bourdjanadze, parviendront-t-ils encore à surmonter leurs profondes divergences ? Quoi qu’il en soit, il semble difficilement envisageable que ce mouvement d’avril puisse se montrer en mesure de répéter le scénario de la "révolution des Roses", sur lequel les leaders oppositionnels placent une fois de plus leurs espoirs. La majorité des Géorgiens semble ne pas être prêts à s’engager sur cette voie incertaine. Le pays ne s’est pas encore remis de la secousse d’août 2008, et la menace d’une nouvelle invasion russe reste pour l’instant le meilleur allié aux côtés du régime en place.
April demonstrations in Georgia: neither revolution nor evolution
Opposition members set up tents in front of the presidential residence in Tbilisi. © RFE/RL
By Nicolas LANDRU, translated by Christian Larson
Published in Caucaz.com on May 16, 2009
Georgia’s political opposition announced April 9, a highly symbolic day of national mourning, as the starting point for a new round of popular mobilisation against President Mikhail Saakashvili’s regime. The avowed goal of a majority of these political forces was to rally in the streets in order to force out the president they consider illegitimate. Weakened by the loss of 2008’s presidential and parliamentary elections, and silent during the August 2008 war with Russia, the opposition parties kept their promise and have filled the streets for more than a week already. But the winds of change from the winter of 2007-2008 do not seem to be present. The government has changed its tone and appears to be leaning towards dialogue, a strategy that hardly suits the opposition movement which is experiencing difficulty in mobilising crowds in Tbilisi again.
During the severe political crisis which lasted from the November 2007 demonstrations to the June 2008 parliamentary elections which the opposition lost, the internal troubles which marked Georgia were relegated to the back burner due to the urgency of the August 2008 war with Russia. The later demarcated a pause in the clashes between a precarious opposition block and Mikhail Saakashvili’s regime, all opposition leaders having rallied in “national unity” behind the president during the conflict.
A difficult post-war situation for the opposition
The war poorly masked the seriously dysfunctional imbalance between the opposition and the majority, put into a bad state by both parties’ perpetually deaf dialogues, the use of radical methods and an about face on the road towards institutionalisation. The war did manage, however, to divert the public’s attention, as much in Georgia as in the rest of the world, from a period filled with preoccupying such as massive, long demonstrations, police repression, a state of emergency, an anticipated presidential election, questions about the legitimacy of the elections, instability and the reversibility of the opposition coalitions.
It wasn’t until the end of September 2008 that the opposition leaders raised their voices again, pointing this time at President Saakashvili’s responsibility for the advent of the war and Russia’s victory. But the wave of popular discontent on which the opposition surfed quickly dissipated following the shock of military confrontation. And the logic of the anti-Saakashvili parties was ruptured: the opposition nearly abandoned its electoral campaign demonstrations and its November 2007 themes of election falsification and civil rights violations by the authorities, key talking points in the pre-war opposition’s discourse.
It’s because the war was traumatic for the country. There are a number of consequent challenges: the humanitarian emergency stemming from the wave of refugees, the reconstruction of destroyed infrastructure and a reorientation towards an Abkhazia and South Ossetia now entirely cut off from Georgia. Combine that with the challenges of a severely battered army, a Russia that is more menacing that ever, and the fact that the global economic crisis has not spared Georgia, and the political environment is that much more tense.
The opposition has only slowly reconstituted its discourse against the regime. The recreation of an alliance composed of diverse members was difficult, as was the laying out of a new agenda. This new agenda hoped to make April 9, which commemorates the Red Army’s 1989 repression of peaceful protests, the starting point for a new popular anger in Tbilisi.
Short-lived mobilisation
After having stood by President Saakashvili’s side on April 9th to celebrate the memory of the 1989 repression’s twenty victims, according to numerous outside observers, opposition leaders assembled some 50,000 people in front of the Georgian parliament to call for Saakashvili’s resignation. This figure is approximately half the number of people who demonstrated in January 2008 following the president’s re-election. The demonstrators announced the launching of a movement which would end only with the resignation of the current president.
The next day, when the leaders decided to extend the demonstrations to different parts of the city, including near the presidential residence in the Avlabari neighbourhood, the number of demonstrators noticeably decreased. Some observers spoke of approximately 25,000 people. On April 11, mobilisation waned further, with some saying between 4,000 and 6,000 people were demonstrating in the streets of the capital. Despite announcing a break for the Orthodox Ram’s Sunday, opposition leaders spoke on the 13 of extending the movement throughout Georgia.
Although the movement focused on setting up some thirty tents around the presidential residence, as well as blockading the public television station and cutting off of an important road, several hundred activists continued to rally in the streets the weekend of Orthodox Easter.
In contrast, the leaders spoke more than ever of launching a campaign in the provinces, which are usually difficult to mobilize, not very politically active and tend to vote for the regime in power. After hesitating in the face of the April 17 and April 20 religious celebrations, the main leaders nonetheless declared their desire to continue the demonstrations in Tbilisi.
Elusive dialogue
During the week of demonstrations, the opposition denounced a handful of violent incidents, notably on the evening of April 11, when they say fifty people attacked the demonstrators’ headquarters, destroying mostly informational materials. On April 14, masked men beat three opposition activists on the edge of the camps around the presidential residence.
But apart from these outbursts between the government and the opposition, the authorities are content for the time to simply police the demonstrations. There are no indications as of yet of a possible escalation towards physical repression. The spectre of November 7, 2007, when demonstrators were violently disbanded by the security forces, is on everyone’s mind. The question lingers what changes these events may bring in terms of rhetoric and strategy; the number of demonstrators is hardly different from that of November 2007.
What comes next is all the more uncertain given that there has been no perceivable change in the relations between the opposition and the government. Over the past week now, the same group that has prevailed for two years has again reaffirmed itself. As a compromise the government has proposed changes to the electoral process for the mayor of Tbilissi, a political move which the opposition considers hollow. The opposition has invited the president to a confrontation of sorts, a televised debate, which the government has refused. The government has called for dialogue with the opposition, but the latter considers the offer to be unacceptable given April 11th’s se of violence. In arresting a Russian “provocateur”, the government claims to have revealed a plot orchestrated by Russia, using the rhetoric of treason to hurt the legitimacy of the political opposition. The story goes that the opposition insists on the Presidents’ definitive departure…
This vicious circle of no compromise or dialogue, fed by rhetoric that is turned back upon its promulgators, has reappeared in public life, in the media and in the streets, completely outside any democratic institutions. This appears to be the constant in government-opposition relations since the second year following the “Rose Revolution”. Not even a war on Georgian soil could alter the dynamic.
Another key question about the movement: Will the older opposition leaders such as Levan Gachechiladze and David Gamkrelidze manage to overcome their differences with the newer leaders such as Irakli Alasania and Nino Burdjanadze? Come what may, it is difficult to imagine that the April movement will manage to repeat the “Rose Revolution”, a scenario on which the opposition leaders are once again pinning their hopes. Most Georgians do not seem ready to head down that uncertain path. The country has not yet finished licking its wounds from August 2008, and the threat of a new Russian invasion seems for the time being to be the current regime’s best ally.
Aprildemonstrationen in Georgien: weder Revolution noch Evolution
Oppositionelle bauen Zelte vor der Residenz des Präsidenten in Tbilissi auf. © RFE/RL
Von Nicolas LANDRU, übersetzt von Jennifer EGGERT
Veröffentlicht in Caucaz.com am 21/04/2009
Der 9. April, der in Georgien hoch symbolbehaftete nationale Trauertag, war von der uneinheitlichen politischen Opposition als Ausgangspunkt für einen neuen Anlauf zur Mobilisierung der Bevölkerung gegen das Regime des Präsidenten Michail Saakaschwili angekündigt worden. Das erklärte Ziel eines Großteils dieser politischen Kräfte war es, die Menschen auf der Straße dazu zu bringen, den von der Opposition als illegitimen Amtsinhaber betrachteten Präsidenten abzusetzen. Die Oppositionsparteien, die durch die Niederlage während der Präsidentschafts- und Parlamentswahlen 2008 geschwächt wurden und während des Blitzkrieges gegen Russland im August 2008 stumm geblieben waren, haben nun ihr Versprechen doch gehalten und besetzen seit über einer Woche die Straßen. Doch von der kämpferischen Atmosphäre vom Winter 2007 / 2008 ist wenig zu verspüren. Die Regierung hat einen anderen Ton angeschlagen und predigt den Dialog. Eine Strategie, die der Protestbewegung, die die erneute Mobilisierung der Massen in Tbilissi bisher nicht erreicht, kaum entgegen kommt.
Schwierige Nachkriegszeit für die Opposition
Der Krieg verbarg nur schlecht die tiefgehende Störung des Gleichgewichts zwischen Mehrheit und Opposition, das zunichte gemacht wurde durch einen fortwährenden „Dialog der Gehörlosen“, den Gebrauch von radikalen Methoden und eine Umgehung des institutionellen Wegs von beiden Seiten. Dennoch wurde durch den Krieg die Aufmerksamkeit der georgischen und internationalen Öffentlichkeit abgelenkt von einer Zeit voller besorgniserregender Ereignisse wie den langen und massiven Demonstrationen, der Polizeirepression, dem Ausnahmezustand, der vorgezogenen Präsidentschaftswahl, Unregelmäßigkeiten bezüglich der Legitimität der Wahl sowie der Instabilität und des Wankelmuts der Oppositionskoalitionen.
Erst Ende September 2008 meldeten sich die Oppositionsführer erneut zu Worte und wiesen auf die Verantwortung Präsident Saakaschwilis am Ausbruch des Krieges und dem Sieg der russischen Armee hin. Doch die Welle der Unzufriedenheit der Bevölkerung, welche die Opposition zuvor mitgetragen hatte, löste sich nach dem Schock der militärischen Auseinandersetzung schnell auf. So kam es zu einem Bruch in der Logik der Anti-Saakaschwili-Parteien: Die Wahlfälschungen und die Verstöße gegen die Bürgerrechte durch die Behörden während der Demonstrationen im November 2007 und des Wahlkampfes, welche thematisch die Grundpfeiler der Argumentationslinie der Opposition vor dem Krieg dargestellt hatten, wurden quasi nicht mehr beachtet.
Der Krieg stellte ein Trauma für das Land dar. Das Land sah sich zunächst der Herausforderung der durch eine Welle von Flüchtlingen ausgelösten humanitären Notsituation gegenüber, dann dem Wiederaufbau der zerstörten Infrastruktur und dem Umdenken gegenüber Abchasien und Südossetien, die von nun an vollkommen von Georgien getrennt waren. Außerdem war man konfrontiert mit dem Zustand der Armee, die schwer Schaden genommen hatte und mit der Tatsache, dass Russland nun mehr als jemals zuvor eine Bedrohung darstellte, sowie mit der weltweiten Wirtschaftskrise, von der auch Georgien nicht verschont ist. So spannte sich die politische Atmosphäre noch weiter an.
Nur langsam baute die Opposition ihren Argumentationsstrang gegen das Regime wieder auf. Die Wiederherstellung eines einheitlichen Zusammenschlusses der verschiedenen Einzelgruppen war schwierig, genauso wie die Abstimmung auf eine neue Agenda. Entsprechend diesem Programm hoffte die Protestbewegung den 9. April, den Gedenktag an die Niederschlagung der friedlichen Demonstrationen durch die Rote Armee im Jahre 1989, zum Ausgangspunkt einer neuen Welle des Volkszorn in Tbilissi machen zu können.
Eine kaum andauernde Mobilisierung
Nachdem sie am 9. April an der Seite Präsident Saakaschwilis das Gedenken an die 20 Opfer der Repression 1989 begangen hatten, sammelten die Oppositionsführer laut mehreren unabhängigen Beobachtern um die 50.000 Menschen um sich, um vor dem georgischen Parlament die Abdankung Saakaschwilis zu fordern. Diese Zahl stellt ungefähr die Hälfte der Demonstranten vom Januar 2008 dar, die damals in Folge der Wiederwahl des Präsidenten protestiert hatten. Die Gegner des Präsidenten erklärten eine Bewegung anzustoßen, die erst mit dem Rücktritt des derzeitigen Präsidenten ein Ende nehmen sollte.
Am darauf folgenden Tag, als die Oppositionsführer entschieden, die Demonstrationen auf weitere Teile der Stadt auszuweiten, darunter auch das Viertel Avlabari im Umkreis der Präsidentenresidenz, war die Zahl der Demonstranten empfindlich gesunken. Nach Angaben von Beobachtern belief sich die Zahl auf 25.000. Am 11. April ging der Mobilisierung einmal mehr der Atem aus, als nach einigen Quellen nur mehr 4000 bis 6000 Personen in den Straßen der Hauptstadt demonstrierten. Während sie eine Pause für den orthodoxen Palmsonntag ankündigten, sprachen die Führer der Opposition doch gleichzeitig von einer Ausweitung der Bewegung auf Gesamtgeorgien für Montag, den 13. April.
Während die Bewegung sich auf den Aufbau von etwa 30 Zelten im Umkreis der Präsidentenresidenz und auf die Belagerung der öffentlichen Fernsehstation konzentrierte, was Dienstagabend zur Blockierung einer wichtigen Verkehrsachse führte, übten am Vorabend des orthodoxen Osterwochenendes noch einige hundert Aktivisten Druck auf der Straße aus. Im Kontrast dazu sprachen die Oppositionsführer mehr als zuvor davon, eine Kampagne in den Provinzen außerhalb der Hauptstadt, die allgemein nur schwer zu mobilisieren und politisch inaktiv sind und bei Wahlen zum derzeitigen Regime tendieren, lostreten zu wollen. Nach einigem Zögern angesichts der religiösen Feierlichkeiten zwischen dem 17. und 20. April erklärte die Spitze der politischen Opposition dennoch, die Demonstrationen in Tbilissi fortsetzen zu wollen.
Kein Dialog in Sicht
Im Laufe der von den Demonstrationen gezeichneten Woche wurde von der Opposition eine Handvoll gewalttätiger Zwischenfälle angeprangert, davon besonders der Abend des 11. April, an dem laut Oppositionsangaben von etwa 50 Personen die Hauptquartiere der Demonstranten angegriffen und Computerausstattung zerstört worden seien. Am 14. April seien drei oppositionelle Aktivisten von maskierten Männern am Rande der Zeltansammlung um die Präsidentenresidenz zusammengeschlagen worden.
Doch abgesehen von diesen Ausgleitungen, die Inhalt heftiger Kontroversen zwischen Regierung und Opposition wurden, begnügten sich die Behörden erst einmal damit, eine polizeiliche Einrahmung der Demonstrationen durchzuführen, ohne dabei Anzeichen für eine mögliche Eskalation in Richtung physischer Gewalt zu geben. Das Schreckgespenst des 7. Novembers 2007, an dem die Demonstrationen von den Ordnungskräften gewaltsam aufgelöst wurden, ist in aller Köpfe. Vor allem hinterlässt es ein großes Fragezeichen bezüglich des möglichen Ausgangs dieser Ereignisse, die in Rhetorik und Gestalt – bis auf die allerdings unbedeutende Zahl der Demonstranten – sich kaum von denen vom November 2007 unterscheiden.
Der Fortlauf der Ereignisse wird dadurch noch unsicherer, dass keine Fortschritte in der Beziehung zwischen Opposition und Regierung auszumachen sind. Seit einer Woche hat sich die gleiche Konstellation, die seit zwei Jahren vorherrscht, noch einmal klar abgezeichnet. Die Regierung schlug als Kompromiss eine politische Maßnahme vor, nämlich die Änderung des Ablaufs der Bürgermeisterwahl in Tbilissi, was die Opposition als lächerlich bezeichnet. Die Opposition fordert den Präsidenten zu einer Art Konfrontation, einer Fernsehdebatte auf, was jedoch die Regierung ablehnt. Die Regierung ruft die Opposition zum Dialog auf, den die Opposition nach den Gewaltanwendungen gegen sie vom 11. April als inakzeptabel ansieht. Die Regierung stellt das Ganze als einen durch Russland organisierten Komplottversuch dar, nimmt einen russischen „Provokateur“ fest und startet so eine um Verrat kreisende Argumentationslinie, die die Legitimität der politischen Opposition zunichte macht. Diese wiederum sieht den unumkehrlichen Abgang des Präsidenten als einzigen möglichen Ausgang der Geschehnisse…
Dieser Kreislauf des fehlenden Kompromisses und Dialogs, der noch gestärkt wird durch die jeweiligen Argumentationsweisen, die sich auf ihn stützen, ist von Neuem im öffentlichen Leben, in den Medien und auf der Straße eingekehrt, vollständig außerhalb der demokratischen Strukturen. Dies scheint die Konstante in den Beziehungen zwischen Regierung und Opposition zu sein, die sich seit dem zweiten Jahr nach der Rosenrevolution durchgesetzt hat und selbst durch einen Krieg auf georgischem Territorium nicht ad acta gelegt wurde.
Eine weiteres Schlüsselthema bezüglich des Ausgangs der Protestbewegung ist die Frage ob die Oppositionsführer, darunter alte wie Levan Gatschetschiladse oder David Gamkrelidse und neue wie Irakli Alasania oder Nino Bourdschanadse, es schaffen, ihre tiefen Unstimmigkeiten zu überwinden. Wie dem auch sein mag scheint es nur schwer denkbar, dass die Bewegung der Aprildemonstranten sich in der Lage zeigen wird, das Szenario der Rosenrevolution zu wiederholen, auf das die Oppositionsführer auch dieses Mal ihre Hoffnungen setzen. Der Großteil der Georgier scheint nicht bereit zu sein, sich auf diesen unsicheren Weg einzulassen. Das Land hat sich von der Erschütterung erholt, von der es im August 2008 getroffen wurde und die Bedrohung einer erneuten russischen Invasion bleibt im Moment der wichtigste Verbündete des derzeitigen Regimes.