©REUTERS/David Mdzinarishvili
Le président français Nicolas Sarkozy, représentant la présidence de la France à l’Union Européenne, s’est rendu à Tbilissi le 12 août en fin de journée, après avoir obtenu à Moscou l’acceptation russe d’un plan de paix en six points. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili acceptait à son tour ce dernier plan, en émettant toutefois quelques réserves.
Le sixième point du plan a notamment été rejeté ; il stipulait que des négociations seraient ouvertes sur le statut des républiques séparatistes. Selon le président géorgien, ce dernier point était ambigu et laissait libre cours à différentes interprétations, dont certaines pouvaient remettre en cause l’intégrité territoriale de la Géorgie qu’il considère inaliénable.
Les cinq autres points ont été acceptés comme tels :
-Non utilisation de la force par toutes les parties engagées : Géorgiens, Russes, Ossètes, Abkhazes.
-Cessation des hostilités ; ce point est provisoire mais devra être rendu permanent, selon Nicolas Sarkozy
-Libre accès aux zones de combats pour l’aide humanitaire et réponse aux besoins des personnes déplacées
-Côté géorgien, retour des forces armées aux positions initiales, dans leur zone habituelle de cantonnement. Les Russes doivent quant à eux retirer leurs troupes de la région. Ceci s’applique aux forces supplémentaires amenées par les Russes après le déclenchement des hostilités, les forces du maintien de la paix russes resteront quant à elles dans la région, du moins pour le moment
-Les forces du maintien de la paix russes prendront toutes les mesures de sécurité nécessaires avant la mise en place des mécanismes internationaux. Le président géorgien a interprété ce point comme une assurance que l’opération de maintien de la paix dans la région sera internationalisée.
Nicolas Sarkozy aurait eu plusieurs entretiens téléphoniques avec son homologue russe durant son entrevue avec Mikhaïl Saakachvili, et Dimitri Medvedev aurait accepté l’écartement du sixième point. « J’ai l’accord de tous les protagonistes », a assuré le président français. Les deux camps n’ont toutefois pas encore signé le document, qui sera présenté au conseil des ministres de l’Union Européenne à Bruxelles, avant d’être proposé comme « texte-cadre » pour une résolution de l’ONU.
Bien que le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, ait affirmé que les perspectives d’adhésion de la Géorgie à l’Alliance Atlantique sont maintenues, on peut s’interroger sur le réel crédit que la communauté internationale laisse au régime de Mikhaïl Saakachvili après qu’il ait frisé une catastrophe militaire et diplomatique.
Faisant un bilan de cette guerre de 5 jours, l’entourage de Nicolas Sarkozy a affirmé que le président géorgien a « joué et perdu », étant « tombé dans un piège grossier » en lançant son offensive en Ossétie du Sud.
La Maison Blanche, qui soutient toujours son allié géorgien, tente quant à elle de sanctionner la Russie pour son intervention militaire en Géorgie. Condoleeza Rice, la secrétaire d’Etat des Etats-Unis, a déclaré que Moscou avait mis en péril l’intégration de la Russie aux structures internationales. Washington a en outre annulé un exercice militaire russo-américain qui devait être exécuté dans la mer du Japon du 15 au 23 août.
Les leaders des Pays Baltes, de la Pologne et de l’Ukraine, alliés à la Géorgie depuis plusieurs années dans son opposition au Kremlin, ont quant à eux appelé l’Occident à un plus fort soutien à Tbilissi, où ils se sont rendus le 12 août.
Sur le terrain, il semble que les hostilités soient en voie de cessation complète, alors que les forces russes se sont retirées du port de Poti dans la nuit du 12 au 13 août, non sans avoir coulé plusieurs navires géorgiens. Par ailleurs, aucune altercation majeure n’a apparemment eu lieu cette nuit là, malgré quelques tirs recensés aux alentours de la zone de conflit d’Ossétie du Sud.
La Géorgie et la Russie ont toutes deux proclamé la journée du 13 août « jour de deuil » pour les victimes du conflit, alors qu’elles proclamaient séparément un cessez-le-feu.
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